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Interview de l’analyste économique-consultant, Louis Latévi Lawson : « Pour lutter contre l’inflation, la solution c’est d’améliorer l’assiette fiscale et non d’augmenter la pression fiscale »
24 mai 2014   -   Par Kouamivi Sossou

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L’Analyste économique-Consultant Louis Latévi Lawson a accordé une interview à votre site ce samedi 24 mai 2014. Au cours cet entretien, à bâton rompu, il est revenu sur les prévisions au cours de cette année du Fond monétaire international dans son pays, le Togo.

Golfenews : Bonjour M. Louis  Lawson, vous etes analyste économique. Le Fmi situe la croissance économique du Togo dans la moyenne afrciaine, c’est-à-dire 5,6%. Que dites-vous ?

Louis Lawson : Selon le Fond monétaire international, « Les prévisions de croissance pour 2014 au Togo se situent dans la bonne moyenne africaine à 5,6%. ».  En tant que togolais, on ne peut que s’en réjouir puisqu’il est mieux d’avoir la croissance que de ne pas l’avoir. Nous pensons que pour pouvoir maintenir le cap dans le temps, le Togo devra renforcer les infrastructures (énergie, transport) et réduire les coûts de production, et améliorer le climat des affaires.

Pour le fonds « L’inflation pourrait croître en raison de la hausse des prix des produits d’importation. » Sur ce point, je pense que le fonds par la voix de M. Keller, se moque de nous intellectuellement d’autant puisque c’est la même organisation qui a conseillé au gouvernement d’enlever les subventions sur les produits pétroliers qui s’évaluaient en 2013 à 40 milliards mais le gouvernement n’a enlevé que 10 milliards faisant passer les subventions à 30 milliards. Pour lutter contre cette situation d’inflation prévisible, le fonds propose des réglages budgétaires. Qu’est-ce cette institution veut encore nous servir ? Qu’est-ce que le fonds met dans la fameuse expression « réglages budgétaires ».

Selon vous, en tant qu’analyste que peut-on faire pour lutter contre l’inflation ?

 Pour lutter contre  l’inflation on peut utiliser le budget ou la monnaie. Or dans ce cas de figure, l’inflation  ne serait pas d’origine monétaire et l’action par le budget serait plus adaptée, et ceci dans le contexte du Pays où déjà le pouvoir d’achat est très bas, les inégalités sont très grandes.  Il faut autre chose que ce que je peux appeler « le stop and go » du FMI, provoquer soit même l’inflation et chercher à le résoudre en appauvrissant les pauvres citoyens togolais. C’est toujours la même chose avec le fonds : ces mesures ne prévoient pas de baisses d'impôts, mais en général des baisses de dépenses conjuguées à des hausses d'impôts afin de rétablir l'équilibre budgétaire des états à problème. Je pense qu’on a besoin d’une « pause fiscale ». La solution dans une telle situation est d’améliorer l’assiette fiscale et non d’augmenter la pression fiscale. Les interventions du FMI, même si elles permettent un dépannage momentané des pays pauvres, aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité d'intervention de ces États, ce qui les empêcherait de mieux régler leurs problèmes. Quelques jours après cette sortie du FMI, le ministère de l’économie estime que le secteur informel fait perdre à ce pays plus de 250 milliards de fcfa et donc qu’une restructuration s’impose. Est-ce déjà les réglages budgétaires. J’invite au bon sens.

Que rapporte  le secteur informel concrètement pour notre économie ?

Il ne  faut pas qu’on crée plus de problème dans ce pays. Le secteur informel engendre des revenus non-négligeables (54,7% du pays dans les pays au sud du Sahara et 65% des emplois dans les villes côtières selon BIT). Il joue un rôle d’absorption d’un certain excédent de main-d’œuvre et assure le développement de la formation et l’acquisition de qualifications favorisant l’ingéniosité et la créativité. Ainsi, le développement passe par un lien entre le secteur moderne et le secteur informel au travers des dynamiques endogènes propres aux sociétés. Il ne s’agit pas de formaliser le secteur informel, ni de le récupérer mais plutôt de créer entre les deux secteurs des relations de sous-traitance, des liens entre l’apprentissage et le système d’éducation officiel. Il faut que les banques servent de pont d’appui à l’informel afin de le transformer, par le crédit solidaire et le système coopératif ou mutualiste, en réseau de PME.

Peut-on augmenter le salaire au Togo ?

Suite à cette question du journaliste, peut-on augmenter dans un tel contexte les salaires au Togo ? Je pense que notre ratio masse salariale sur PIB est à environ 39% voire 40% alors que la norme communautaire est de 35%, donc ma foi non.  Nous  transformons peu chez nous, et donc on risque qu’une augmentation salariale constitue un financement des importations et non comme une relance de l’économie nationale. De ce fait, nous pensons qu’il faut augmenter légèrement les salaires mais donner des incitations pour que cela se traduise par une amélioration des productivités. Aussi nous profitons pour alerter la banque centrale qu’elle fasse attention dans ces recherches de solution puisque habituellement elle cherche toujours à régler le problème d’inflation par la gestion monétaire alors que la plupart du temps dans notre zone, l’inflation est plus importée et non monétaire. Parlant toujours des risques, le fonds cite « en particulier la dépréciation du Cédi ghanéen et la baisse du Naira au Nigeria », qui peuvent pénaliser les exportations togolaises. Je pense pour ma part cette situation trouve son explication dans un passé récent où ces différents pays (Ghana, Nigéria et le Togo) avaient pris des décisions de politique monétaire, voilà encore la preuve de gestion monétaire de la BCEAO qui fait perdre de la compétitivité de l’économie nationale. Nous pensons que dans un contexte de libéralisation des marchés de capitaux, la politique monétaire de la BCEAO, a besoin d’être repensée. D’autres risques non économiques ont été également identifiés par le FMI : les incertitudes politico-économiques au Bénin et les perspectives politiques au Burkina Faso. Dommage que les africains ne veulent pas comprendre que il y a plus d’un milliard d’habitants en Afrique et qu’il ne faut pas chercher à s’éterniser au pouvoir. Nous osons croire ces personnes peuvent revenir à de bons sentiments et laisser l’Afrique se développer, personne n’est indispensable. Togo chérie, l’or de l’humanité

Merci Louis Lawson

C’est moi qui vous remercie.

 

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