L’artiste de la chanson togolaise, Yao Mawuena Agboti a fuit son pays pendant les années 90. Il a passé 8 ans à Accra au Ghana et 9 ans en Allemagne, loin de sa femme et ses enfants, avant de regagner son pays natal en 2009.
Le processus de démocratisation entamé dans les années 1990 a coulé beaucoup d’encre et de salive. Parmi, ceux qui ont fuit le pays à cause de leurs convictions, il y a l’artiste de la chanson, Yao Mawuena Agboti.
Au moment de la conférence nationale dite « souveraine », l’artiste, comme d’autres Togolais, a dit que son pays a besoin de la réconciliation. Ce qui a permis à l’artiste d’enregistrer un morceau dénommé « Ablodé gbadja » (qui veut dire la liberté en français).
Le voyage sur Accra
Ce dernier, a fuit son pays à cause d’une de cette chanson. « J’ai fui mon pays après certaines chansons. J’ai laissé ma femme et mes enfants avant de partir ». Je me suis levé très tôt le matin et j’ai pris la clé des champs. Pourtant, je disais que je n’ai rien fait de mal ».
Il a expliqué que : « J’ai fui à cause de ça et suis allé à Hô où j’ai fais 7 mois. Après je suis allé à Accra et quelqu’un m’a accueilli avec mon album ». L’exilé en terre ghanéenne a continué sa musique et a produit d’autres morceaux en langue ghanéenne (Etui) qui a eu du succès. Une fois bien installé au pays de Rawlings, l’artiste a été rejoint par sa femme et ses enfants » a-t-il raconté.
En tout et pour tout, Yao Mawuena Agboti a passé 8 ans au Ghana (1992-2000). L’artiste a quitté le Ghana pour rejoindre l’Allemagne en 2000. Parce que, pour lui : « Il y a certains bruits qui couraient que je dois quitter le Ghana ».
A Accra, sa chanson ‘’Libérez Mandela’’ lui a permis d’avoir un succès fou. Il a été récompensé à cause de ce morceau en présence de Janet Jackson, un artiste américain.
Le périple en Allemagne
Une fois arrivé en Allemagne, Yao Mawuena Agboti s’est installé à Eden berg. Mais, à cause de la réalité sociologique de ce pays d’Europe, il a du laisser la musique. « J’ai trouvé un emploi dans une société de fabrication de voiture, Opel et Benz. J’ai travaillé un an là bas. On travaillait 7 jours sur 7. Je ne pouvais pas aller à l’église les dimanches. J’ai du quitter cette société, parce que j’ai voulu adorer mon Dieu ».
Après, il a trouvé un autre emploi dans une société de fabrication de sachets plastiques dans une autre ville de l’Allemagne appelée Mingchien. Dans cette ville, Mawuena s’est battu pour faire le regroupement familial (ramener sa femme et ses enfants), mais c’est ça n’a pas marché.
L’artiste a voulu changer de vocation en devenant Pasteur. Mais, il ne l’a pas tout à fait réussi compte tenu de certaines pesanteurs. « Je n’ai pas eu le soutient de mes amis, donc j’ai laissé tomber ».
Le retour au pays natal
En 2009, l’auteur du titre, qui a beaucoup cartonné dans les années 1990, ‘’Ablodegbadja’’ a pris son courage par les deux mains et a décidé de ne plus écouter les commérages. « J’ai décidé de retourner dans mon pays. Quand je suis rentré, beaucoup de chose a changé. C e que je disais s’est réalisé. Il a eu la réconciliation entre Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio ».
L’artiste a été très tôt un visionnaire, parce que comme il le dit : « Ce que je disais s’est réalisé ». Comme lui, beaucoup d’autres Togolais ont regagné leur pays natal, qu’ils ont quitté à cause de leurs positions politiques.
Rappelons que les propos de l’artiste ont été enregistrés au cours d’une émission réalisée sur la radio Nana Fm en août 2013, avec comme animateur Bruno Mensah.
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