Cela fait un an jour pour jour que la lutte pour la démocratisation a pris une autre tournure avec le Parti national pour le panafricain (Pnp). L’aboutissement de la lutte a accouché d’une feuille de route qui dame le pion à l’opposition.

Le soulèvement populaire du 19 août 2017 a eu des conséquences politiques, sociales et humaines. Sur le plan humain, l’opposition a déploré des pertes en vies humaines (7), des arrestations et des destructions en biens matériels. Certains membres des associations de la société civile liment toujours leurs dents derrières les barrots.

Les manifestations de la diaspora ont permis à plusieurs pays de connaître le Togo, un petit pays de 6 millions d’habitants. Dans plusieurs pays du monde, les Togolais de la diaspora ont manifesté pour exiger le retour à la constitution de 1992 et le vote des Togolais de l’étranger. Jusqu’à ce jour, seule la diaspora continue les manifestations.

La médiation de la Cedeao

En effet, un an après, la crise politique a pondu une feuille de route. Est ce que le Togo a -t-il besoin de cette mediation?

Le crise togolaise a permis au parti au pouvoir de solliciter l’appui de la Cedeao. Car, avec 2 millions de Togolais dans la rue, le parti au pouvoir a tremblé. Mais ce que la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition aurait du faire, c’est de proposer à la Cedeao une feuille de route autour de laquelle les discussions devraient tourner.

Les perdants de la feuille de route

Le parti au pouvoir reste le gagnant de cette feuille de route. Il a réussi à tourner les propositions à son avantage. Si l’on doit organiser les élections, le parti Union pour la république (Unir) a tout l’appareil gouvernemental pour remporter toutes élections. Le doute juridique sur la candidature de Faure Gnassingbe en 2020 est également un avantage pour le fils de Eyadema, car dans la feuille de route rien n’est clair.

La coalition des partis politiques de l’opposition n’a pas pu arracher la constitution de 1992 et la limitation du mandat présidentiel à deux. L’erreur de la C14 c’est d’avoir accepté la suppression des manifestations au cours des négociations. Car, la mobilisation était la seule arme dans la main de l’opposition.

Un lendemain incertain

Après le sifflet final de la Cedao, la feuille de route représente un accord politique comme tant d’autres que le parti au pouvoir a signé dans un passé lointain. Le Rpt devenu Unir a pris part aux 27 accords politiques. La dernière en date fut l’accord politique global en août 2006, après le décès de feu Gnassingbe Eyadema. Mais par après, les réformes constitutionnelle et institutionnelle ont été le « critical point » de cet accord qualifié de Bible. Le parti au pouvoir a soutenu publiquement que cet accord est devenu caduc.

Comment les deux camps vont-ils apprécier la feuille de route de la Cedeao? Parce que de nombreux points ne sont pas clairs. Y aura-t-il une vraie refonte de la commission électorale nationale indépendante et de la Cour Constitutionnelle avant les législatives de décembre 2018? L’opposition sans réforme en profondeur participera-t-elle à ces élections? La feuille de route de la Cedeao est-elle une panacée pour la crise politique togolaise?

D. S.