L’annonce faite par le gouvernement hier, d’un référendum à venir pour ouvrir la voie à une nouvelle candidature de Blaise Compaoré, a déclenché des manifestations de mécontentement au Burkina
Finalement, ce sera un projet de loi puis un référendum. C’est ainsi qu’en ont décidé les autorités burkinabé hier. À l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, réuni le 21 octobre à Ouagadougou, le gouvernement a décidé de soumettre un projet de loi à l’Assemblée nationale visant à modifier la Constitution. Il doit s’ensuivre la convocation d’un référendum, qui permettra à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat.
Suite à cette annonce, une centaine de personnes ont barré le trafic dans la nuit de mardi à mercredi sur la nationale 1, la principale route du Burkina Faso, a observé l’AFP. La police a fini par déboucher la route qui relie Ouaga à Bobo-Dioulasso dans la nuit et dans le calme. Très peu de dégradations sont à déplorer.
"Le pouvoir à vie, nous ne sommes pas d’accord"
Pascal Ilboudo, un membre du bureau politique du MMouvement du peuple pour le progrès, opposition (MPP), a déclaré : "Nous voulons tout paralyser pour que le président Blaise Compaoré comprenne que le pouvoir à vie, nous ne sommes pas d'accord."
D'autres manifestations se tenaient prêts à intervenir dans la ville et menace d'un projet de "ville morte" pour aujourd'hui.
L'annonce gouvernementale a déclenché une salve de réactions négatives dans le camp de l'opposition.
"Ce que nous étions en train de dénoncer est finalement arrivé (…) le masque de Blaise Compaoré vient de tomber", a regretté Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l'Union nationale pour la renaissance/parti sankariste (UNIR/PS), pour qui "rien" n'est toutefois "exclu" du fait que les députés sont appelés à voter "en leur âme et conscience". "S'il n'y a pas la corruption (…), s'ils entendent le cri de détresse du peuple burkinabè, cette loi peut ne pas passer à l'Assemblée nationale", a-t-il ajouté.
Le référendum devrait néanmoins être plutôt favorable au régime en place en raison d'une bonne implantation dans les zones rurales, selon les politiologues.
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