Alabi pouvait choisir de rester chez lui avec son geste quotidien : prendre sa bouillie de "coco" le matin et finir la journée avec la pate de maïs (communément appelée Akoumé au Togo).

Mais, vaillant comme le tigre en marchant sur son étoile, il a décidé de combattre l'injustice, faire montrer son mécontentement au reste de son voisinage. 

Il pouvait décider de voir le soleil céder sa place à la lune et découvrir avec impuissance ce premier jour du mois de carême chez les catholiques. 

Non, il a plutôt choisi le camp des protestataires en ne laissant aucun message à sa famille avant de rejoindre la rue. 

Atteint par une balle, il n'a pas pu rejoindre le lieu de la guérison où il attendrait le miracle pour revenir dans le monde des vivants. 

De l'au-delà dit à ceux que tu rencontreras que le combat entamé n'est pas encore terminé, car rien n'a changé, la cause est toujours là. 

Loin d'être un hommage c'est l'hymne conçu pour te dire que tu as combattu le bon combat. Dis leur que chacun rendra un jour compte de son passage. Tu es mort pour que vive la patrie.