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Interview de l’écrivain Moïse Inandjo : L’abandon des enfants remet en cause la valeur humaine
09 novembre 2014   -   Par Kouamivi Sossou

Moïse INANDJO, un écrivain togolais contribue au développement de son pays grâce à ses écrits.
Auteur de 6 ouvrages, le jeune écrivain actuellement dans une nouvelle expérience au Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés à l’est du Tchad, loin de son pays natal, tente de sensibiliser les populations et les décideurs sur les maux qui peuvent gangrener une société. Depuis le 17 octobre 2014, l’auteur a officiellement dédicacé 2 nouveaux ouvrages : sur les routes sanglantes de l’exil et Des espoirs abandonnés, tous les deux parus aux Editions Continents. Allons à la rencontre de l’auteur à travers cette interview réalisée le samedi 8 novembre 2014.

 

Golfenews : Qui est Moïse INANDJO ?

Moïse Inandjo : Moïse INANDJO est togolais. Il est né le 20 juillet 1981 à Kaboli, à l’est du Togo et a fait la grande partie de ses études à Sokodé jusqu’à l’obtention de son BAC A4 en 2001. Il s’inscrit à l’institut supérieur de Philosophie et des Sciences Humaines puis à l’Université de Lomé où il obtint sa maîtrise en Philosophie Politique et Ethique et une licence en Sciences de l’Education. Il poursuit toujours ses études dans le cycle supérieur.

Sur le plan professionnel, il a été professeur de philosophie, Censeur au Lycée, attaché de Cabinet au Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale et Coordonnateur National d’Assistance aux Réfugiés. Actuellement, il est en service au Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés à l’est du Tchad.

Combien d’ouvrages avez-vous actuellement ?

Depuis le 17 octobre 2014, je suis désormais auteur de six ouvrages à savoir :

  • Prostituée, ma sœur…, Editions la Rose Bleue, Lomé, 2006, Prix de l’Indépendance 2006, Année Senghor ;
  • Le journal intime d’un étudiant séropositif, Editions Saint Augustin d’Afrique, Lomé, 2010 ;
  • Lys-Marita ou le viol d’une mineure, Editions Awoudy, Lomé, 2011 ;
  • Condamnés à ne jamais naitre, Editions Continents, Lomé, 2013 ;
  • Sur les routes sanglantes de l’exil, Editions Continents, Lomé, 2014 ;
  • Des espoirs abandonnés, Editions Continents, Lomé, 2014 ;

D’autres ouvrages sont en attente de publication et par la grâce de Dieu, nous le ferons dès que possible.

 

Un bref aperçu sur vos deux derniers livres parus notamment Sur les routes sanglantes de l’exil et Des espoirs abandonnés

Ces deux ouvrages traitent des questions qui bouleversent quelquefois l’existence humaine sous deux angles à savoir : la guerre qui peut défaire l’homme qui a pris le temps pour se faire et la question de l’abandon des enfants qui remet en cause la valeur humaine au sens éthique du terme.

Dans le roman, sur les routes sanglantes de l’exil, il s’agit du capitaine Jean-Bosco KIROBO, officier de l’armée de la République du Cordiam. Un dimanche midi, alors qu’il était à table avec sa famille, il fut rappelé à l’Etat-major général. La cause : le pays étant attaqué par une rébellion, toute l’armée doit se mobiliser pour faire y échec. Plus le temps passait, plus la situation sécuritaire devenait incontrôlable. Le capitaine Kirobo demanda donc à son épouse de prendre les enfants dans sa voiture et de partir demeurer chez ses parents (à lui) dans une localité située à environ 350 km. Que d’atrocités sur la voie ! Elle fit courageusement face aux embuscades, aux atrocités, au dépouillement de tous ses biens. Tant bien que mal, elle arriva finalement dans le village. Alors qu’elle et ses beaux-parents s’inquiétaient du sort du Capitaine (qui était devenu injoignable), le village fut malheureusement attaqué par des miliciens. Outre les victimes atrocement tués dans le village, la maison du vieux Kirobo fut prise d’assaut. Les hommes armés obligeront Steve, son fils de 9 ans à abattre inconsciemment son grand père. Ils abattront eux-mêmes après « maman Kirobo ». Ils violeront la pauvre fille de 13 ans à sang avant de se tourner vers Madame Aurélie. Mais ils n’y arriveront pas à cause d’un autre groupe de milices qui se fit annoncer.

La femme se lança sur des routes inconnues et ténébreuses de l’exil mais fut encore victime d’un braquage à l’issu duquel sa voiture et sa petite fille de 2 ans (endormie dans la voiture) furent emportés.

Elle poursuivit son calvaire à travers la forêt et y rencontra Monsieur Tindjo et son fils Keane en fuite. L’homme était blessé lui aussi suite à un braquage au cours duquel sa femme fut abattue. Ils firent route ensemble jusqu’au poste frontière où ils furent de nouveau confrontés à des situations de corruption avant d’entrer sur la terre d’accueil.

Lors des soins intensifs que connaissait la fille malheureusement victime de SGBV, sa mère allant se procurer des produits à la pharmacie découvrit sur sa voie un homme en pleine rééducation avec un kinésiste.  Il avait la jambe amputée. Elle sembla le reconnaître. Elle le dévisagea et se rendit compte que c’était son mari. Les moments furent très émotionnels, chacun ayant cru que l’autre était mort. L’homme lui raconta non seulement les moments qui ont conduit à l’amputation de son pied mais aussi tout le supplice connu après leur capture par une milice armée. Au-delà de toutes ces circonstances, ce fut le moment de tourner le dos au passé, de faire face au futur avec optimisme et grandeur d’âme.

S’agissant du récit «intitulé « des espoirs abandonnés », il relate l’histoire d’un jeune homme émouvante d’un jeune homme de 26 ans qui vit à Monténégro avec Madame Silvia SANCHEZ, celle-là même qui l’a adopté 2 ans après qu’il ait été abandonné dans les caniveaux d’un chantier au lendemain de sa naissance. Dans sa nouvelle vie, il se voit régulièrement confronté à des situations de discrimination qui créent en lui des questionnements profonds sur sa vie. Il décide donc de retourner sur les traces de sa vie et de reconstruire l’histoire de sa vie. Une fois arrivé dans son pays où on lui exige un visa d’entrée et de séjour, il visitera la pouponnière où il avait été pris en charge jusqu’à l’âge de deux ans. A sa grande surprise, il constate avec amertume qu’environ 80 enfants abandonnés y sont encore et que la situation qu’il avait vécue à sa naissance est toujours une réalité pour certains enfants.

Il bénéficie d’une visite guidée qui lui permet de retrouver son lit d’enfant abandonné ainsi que tous les autres endroits qui caractérisent où il a connu ses deux premières années de vie avant son adoption. Paul est ému de voir autant d’enfants qui comme lui auront de la peine à savoir de quelle famille exactement ils sont issus, à répondre à leurs enfants lorsqu’ils chercheront à connaitre leurs grands parents et à se demander qui les accompagnera pour demander la main de leurs concubine ou qui recevra leur dot. Cette émotion devint plus grande lorsque Madame Gisèle DOVO lui raconte les histoires de chacun de ses enfants. Ce sont des histoires émouvantes qui ne peuvent laisser le lecteur insensible. Il s’agit essentiellement des enfants qui se sont retrouvés à la pouponnière après avoir été abandonnés et récupérés des caniveaux, des forets, des plages, des dépotoirs….

Madame DOVO déplore également que plusieurs enfants auraient pu être dans cette pouponnière s’ils n’avaient pas rendu l’âme en raison des conditions dans lesquels ils ont été abandonnés. Il s’agit essentiellement des enfants emballés dans les sachets et abandonnés jusqu’à étouffement, de ceux jetés dans les fosses sceptiques, dans les fleuves, dans les forêts, bref dans là où ils ne pouvaient plus survivre.

Les échanges entre Madame DOVO et Paul permettent à ce dernier de se rendre compte du paradoxe que vit cette dame. Elle a perdu son mari avant de se remarier, mais ce dernier l’abandonnera après qu’elle ait connu 3 fausses couches.

Dans cette situation, il se pose la question, pourquoi Dieu donne-t-il des enfants à celles qui vont les jeter et les abandonner alors qu’il en prive celles qui les lui demandent à genoux. C’est peut-être là le paradoxe de la vie et l’absurdité de Dieu.

Ce dialogue permettra finalement de reposer la question de l’abandon des enfants dans un contexte éthique ou morale.

Quelles sont les formes d’abandons d’enfants qui existent ? Comment se prennent les femmes pour abandonner ces êtres innocents ? Que vivent ces enfants comme traumatismes physiologiques avant d’être quelquefois sauvés ?

Comment y remédier et quelle est la valeur de l’adoption ?

Ce sont là, en substance les tristes réalités relatés dans cet ouvrage que nul ne peut parcourir sans verser des larmes et sans avoir une pensée particulière pour tous ces enfants qui, quelque part dans le monde ont été abandonnés.

Que réservez-vous encore pour vos lecteurs ?

L’inspiration s’impose à un écrivain et il la retranscrit à travers des lignes, des phrases et des paragraphes. Je suis actuellement en train de finaliser un nouvel ouvrage intitulé « cicatrices d’amour » et par la grâce de Dieu, ce sera ma prochaine publication. Après, je m’abandonnerai de nouveau à l’inspiration.

Votre mot de la  fin

Juste remercier toutes les personnalités et tous les amis qui apportent leur très grande contribution à mon aventure littéraire. Je vous remercie également pour l’opportunité et fais un clin d’œil à tous les hommes de médias qui font un travail très remarquable de promotion de nos ouvrages. Au gouvernement, mes sincères félicitations pour les prouesses que nous apprécions et j’espère qu’il fera davantage car nous avons encore beaucoup de défis à relever.

Agence de presse GOLFENEWS
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