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Interview du DTN de la FETOBOX: Messan Langan dit tout
13 juin 2017   -   Par Kouamivi Sossou

La boxe est une discipline sportive qui permet aux pugilistes de se retrouver dans un ring pour une compétition en présence d’un arbitre de jeu. Cette discipline a fait connaître le Togo dans le monde entier. Mais, peine à se relever depuis bientôt dix ans. Plongée dans une crise depuis 2011, la Fédération Togolaise de Boxe (FETOBOX) et les pugilistes (boxeurs) sont tous laissés et rasent souvent les murs faute de compétition. Pas un seul championnat au cours du mandat du bureau sortant de la FETOBOX et qui peine à organiser un Congrès électif.
Pour mieux comprendre la crise qui secoue la FETOBOX depuis bientôt une dizaine d’années, votre journal a tendu son micro au Directeur Technique National (DTN) de la FETOBOX, Messan Langan Agbédéalé Théodore, pour mieux comprendre ce qui se passe au sein de cette fédération. Lire l’intégralité de notre entretien exclusif avec ce dernier.

Golfenews​: Bonjour Monsieur, présentez vous à nos chers lecteurs !

Messan Langan: Bonjour cher ami journaliste. Je réponds au nom de Messan Langan Agbédéalé Théodore. Je suis l’ex-champion de Boxe du Togo pendant 10 an, champion en titre de 1972 – 1982. De 1982 en 1994, j’étais devenu entraîneur de Boxe . Depuis 1994, je suis devenu Directeur technique national de Boxe puis en 1999 Formateur des formateurs de l’Académie française de Boxe.

Depuis bientôt 10 ans, la Boxe togolaise est paralysée. Pas de pugilistes dans les rings non sur le plan national qu’à l’international pour parler de la Boxe au Togo. Dites-nous ce qu’il en est !

Merci beaucoup pour cette opportunité. Je voulais d’abord remercier​ votre Rédaction qui depuis quelques mois s’intéresse à la résolution de la crise qui secoue la Boxe au Togo. Aujourd’hui, le « noble art » a besoin d’être relevé car la Boxe se porte très mal. On peut parler de la Boxe africaine et non de Boxe au Togo. L’échec final de notre discipline sportive remonte en 2011 juste avant les Jeux Olympiques de Maputo, après le championnat​ de la Zone 2 disputé au Togo. C’est au fait un problème de primes de nos boxeurs togolais qui était le nœud de la crise au sein de la Fédération Togolaise de Boxe (FETOBOX).
À la compétition du championnat de la Zone 2, les pugilistes ont lancé une grève en refusant de poursuivre la compétition à la demi-finale. C’est sur une demande du Général Nabédé que j’avais abandonné mon lit d’hôpital en ce temps comme Directeur Technique National (DTN) pour aller discuter avec les boxeurs grévistes et de les convaincre à poursuivre la compétition. Je m’étais rendu au Stade Omnisports pour convaincre malgré ma mauvaise santé les pugilistes à aller dans les rings et hisser les couleurs du Togo. C’est ainsi qu’après donc les compétitions, le​ Togo remportait deux (02) médailles d’Or et deux médailles (02) d’Argent qui lui ont permis de présenter cinq boxeurs aux jeux de Maputo, les quatre médaillés en plus d’un autre boxeur qui était revenu de la France.
Avant de quitter Lomé via Accra pour les jeux olympiques de Maputo, j’avais amené les participants en discipline sportive de Boxe chez le Directeur de Cabinet du ministre des sports Koffi Salou pour la remise des primes de participation à la compétition. À ma grande surprise, j’ai eu un coup de fil du Président de la Fédération Togolaise de Boxe d’alors Kelani Bayor qui m’intimait l’ordre de prélever sur les primes des boxeurs une somme de deux cents mille (200.000) francs CFA chacun soit au total 1000.000 de francs CFA pour les cinq boxeurs que je devais amener à Maputo alors que ces derniers percevaient 250.000 francs CFA chacun et pour toute la délégation togolaise dans les différentes disciplines sportives. Au cours de nos discussions au téléphone, il me demandait de lui ramener la somme qui sera prélevée soit avant notre départ, soit à son arrivée à Maputo.
Je lui ai répondu impossible car en bon père de famille responsable, je ne pouvais rien soutirer des primes de ceux que j’accompagnais parce qu’ils​ étaient tous les pères​ de famille et ils​ devaient prendre soin de leur famille avant de se rendre à Maputo. Malgré mon refus, Kelani Bayor a appelé le Directeur de Cabinet du ministre des sports de ne plus me remettre les primes. Celui-ci lui a répondu que c’était une instruction ferme de la part du Ministre Christophe Tchao de remettre les primes aux chefs des délégations et qu’il ne pouvait pas refuser de me donner la part des boxeurs. Le dernier coup de fil de Kelani Bayor me faisait croire que si jamais je ne prélevais pas la somme demandée, je serai suspendu. C’est ainsi que je le lui avais demandé de discuter avec le capitaine des Boxeurs Sarouna Tunde. Ce dernier lui a justement​ faire comprendre que c’est les mêmes primes qu’ils​ ont reçu avec les autres participants aux​ jeux olympiques mais les présidents des autres​ fédérations​ n’exigeaient rien de leurs​ camarades, donc ils ne pouvaient rien lui donner.
C’est ainsi que pour n’ avoir pas été satisfait de son désir, il a noyé la boxe togolaise et depuis 2011 jusqu’à aujourd’hui, il n’y a eu ni combat ni championnat de Boxe au Togo.
Permettez-moi de vous faire cette confidence ! Aux dernières compétitions tenues au Maroc ou en Algérie, je ne me rappelle pas trop, le président de la FETOBOX Kelani Bayor était allé faire recours à un boxeur Béninois, un Ghanéen et un autre qui était Nigérian pour représenter le Togo aux jeux du Congo. Il les a falsifié les actes de naissance pour les associer au seul Togolais Sarouna Safiou qui nous a tout rapporté à leur retour. Ce dernier a été suspendu par Bayor pour avoir saboter son plan et n’avait pas participer aux ​jeux du Congo alors qu’il a été qualifié pour ces jeux.

Aujourd’hui démissionnaire à la tête de la FETOBOX pour être porté à la tête du Comité National Olympique du Togo (CNOT), qu’est-ce qui bloque le congrès de la FETOBOX jusqu’à ce jour​?

Bayor est un homme malin très ambitieux qui aime de l’argent facile. C’est grâce à la FETOBOX qu’il a pu arriver là où il est aujourd’hui, mais il ne veut pas laisser​ la Boxe se relever. Ce qui enfonce plus la FETOBOX dans une crise infernale aujourd’hui, c’est l’imposition de son cousin Boukari à la tête de cette fédération . Selon nos textes, « en cas de démission du Président, le 1 er Vice-Président assume l’intérim jusqu’à l’organisation d’un nouveau Congrès ».
Normalement, l’intérim doit revenir à Max Vinou, le 1 er Vice-Président et non à Boukari Loukoumanou, 3 ème Vice-Président.
Bayor est un chanceux que j’ai amené dans la Boxe togolaise. Il n’a jamais mis pieds dans les rings. Il n’a jamais été entraîneur ni responsable de club de Boxe avant que je ne lui ai apporté mon soutien à la tête de la FETOBOX.

Et comment ce dernier avait-il​ était porté à la tête de la FETOBOX alors qu’il n’a jamais été acteur de la Boxe au Togo ?

Sans vous mentir, je regrette aujourd’hui d’avoir apporté mon soutien à Bayor pour être élu a la tête de la FETOBOX. Je vais vous parler un peu de son arrivée dans le monde de cette discipline sportive qu’est la Boxe.
En Août-Septembre 1999 l’ancien bureau de la FETOBOX dirigé par Max Logossou était en fin de mandat et devait organiser son Congrès pour choisir une nouvelle instance dirigeante. C’est ainsi que le président sortant Max m’a demandé un rendez-vous pour me voir et discuter avec moi d’une affaire sérieuse. À notre rencontre, il me présentait Kelani Bayor comme un de ses amis qui aimait beaucoup la Boxe et voulait bien lui succéder au prochain Congrès. Mais avant d’être candidat à FETOBOX, tu dois être connu du monde des Boxeurs et surtout être un ancien ou dirigeant de club de Boxe. Sa chance en ce temps était la vacance du poste de la candidature d’Agaza Boxing Club des suites de certains problèmes dont avaient été contraints les responsables qui n’étaient pas au Congrès. Et donc je lui ai demandé de dire qu’il était l’actuel dirigeant de ce club. Ce qu’il a fait, méconnu par les autres responsables de club, la validation de sa candidature me revenait donc en tant que Directeur Technique National. J’avais déclaré qu’il était le nouveau président nouvellement arrivé. C’est ainsi que sa candidature fut acceptée​ et il a été élu 1 er Vice-Président derrière le docteur Atho Mensah qui par la suite était tombé gravement malade quelques mois après sa prise de fonction. Celui-ci devait être évacué aux USA pour les soins, et a été remplacé par Bayor qui assumait l’intérim jusqu’à son retour. À son retour, Bayor était venu chez moi à la maison et​ m’a supplié d’aller convaincre le Dr Atho Mensah à lui remettre ses charges vu son état de santé. Ce que j’avais fait de bon cœur pour lui permettre de prendre la présidence définitivement et fut remplacé au poste​ du 1 er Vice-Président par son 2 ème Vice-Président et ainsi de suite. Ce qui fait mal aujourd’hui, c’est que Bayor a plongé notre Sport dans l’eau sans organiser une​ seule compétition durant son mandat jusqu’à sa démission. Mais, plus grave, il ne veut pas laisser son 1 er Vice-Président organiser le prochain Congrès. S’il abuse de la FETOBOX aujourd’hui malgré son départ, je crois que c’est de ma faute, j’ai fait de Bayor ce qu’il est aujourd’hui et je regrette beaucoup qu’il était venu plutôt dans le but de s’enrichir et non aider la Boxe comme cela a été dit. Il a vraiment enfoncé la Boxe dans l’abîme. Je ne comprends pas comment il peut se permettre de rassembler juste certains de ses proches dans la Boxe pour un soi-disant congrès au cours duquel il partage les postes aux gens. Je dispose aujourd’hui de toutes les preuves que j’ai montrée​s à certaines autorités pour une mise en garde. Il m’a dit qu’il est incontournable et qu’il fera de la​ Boxe ce qu’il veut car le Conseiller de l’actuel Ministre en charge des sports est son bras droit et ces affirmations témoignent des échecs de nos doléances à rencontrer à plusieurs reprises le Ministre Guy Madje Lorenzo.

Dites-nous un peu comment vous êtes parvenus à mettre en place une équipe de Boxe féminine ici au Togo?

« Wer will, der kann » disaient mes amis Allemands. En Français on dit, « vouloir c’est pouvoir ». Cela remontait d’un voyage de formation de 18 mois que j’ai effectué dans le pays de Goethe. Quand je croisais mes gants​ avec les jeunes filles allemandes, je pensais avoir affaire à des monstres. C’est de là j’ai eu l’idée première. Aux USA en 2008, quand j’étais parti avec Sabou Balogoun en stage, les boxeuses américaine​s m’ont exprimé leur désir de croiser les gants prochainement​ avec celles du Togo. C’est ainsi que dès mon retour, j’ai discuté de cela avec un autre entraîneur Togolais, Mathe Hollard qui a approuvé mon idée. Nous l’avons expérimenté par mon club Modèle de Lomé puis l’Entente 2 de mon ami Mathe Hollard. Après deux mois de travail sans relâche nous étions parvenus à asseoir une équipe féminine dirigée par Mathe​ Hollard. Cette équipe féminine devait occuper une place très importante si les choses allaient bien à la FETOBOX.

Êtes-vous​ confiants​ d’un Congrès de la FETOBOX pour relancer la Boxe Togolaise?

Dans toute différence, il faut qu’on aboutisse à de meilleurs sentiments. Je demande aux autorités de tout mettre en œuvre pour faire sortir la FETOBOX de cette crise comme ce fut le cas de la FTF et permettre au noble art de reprendre sa place très importante dans les disciplines sportives du Togo. Je souhaite qu’un congrès selon les textes de la FETOBOX soit organisé par le reste du bureau sortant sous la présidence par intérim de Max et non de l’actuel président Bayor du CNOT comme il voulait le faire.

Quel palmarès pour DTN vu son âge avancé aujourd’hui ?

Sourires… J’ai commencé la Boxe en 1972. Bien que ayant fait mon premier pas sportif​ en Modèle Football Club de Lomé comme meilleur gardien de l’équipe junior, j’ai abandonné le football pour la Boxe . Après trois mois​ d’entrainement, j’ai été sélectionné par le sélectionneur national Djasso Boukari grâce à mon entraîneur titulaire Sarouna Mourini pour représenter le Togo au Bénin contre un boxeur du club Harlem de Cotonou. C’était mon premier combat international que j’avais gagné à la deuxième reprise par arrêt de l’arbitre.
Dans ma carrière, j’ai fait 108 combats​ avec 5 défaites​. J’ai gagné 13 coupes et 5 médailles pour le Togo. Mes défaites​ étaient en Allemagne, Italie, France, Angleterre et au Nigeria. Au Togo, je n’ai jamais eu de défaite. Je suis présentement malgré mon âge, formateur des formateurs, je suis diplômé de l’Académie française de Boxe.

Aujourd’hui votre ami Mathe Hollard veut être porté à la tête de la FETOBOX lors du prochain Congrès. Votre réaction?

C’est pour moi un sentiment de joie et c’est l’occasion pour moi et pour tous les​ responsables de clubs​ et entraîneurs de même que les pugilistes de soutenir la candidature de Mathe Hollard. Il a beaucoup fait pour cette discipline. Fondateur du club de Boxe de la Gendarmerie nationale après Aného Boxing Club et fondateur de la boxe féminine au Togo, Mathe est un homme de bravoure capable de « sauver » la Boxe au Togo. Je l’ai formé pour servir à quelque chose.

Selon le site de la Confédération Africaine de Boxe, l’ancien président Bayor avait annoncé depuis le 20 décembre 2016, l’organisation d’un championnat d’Afrique de Boxe qui va se dérouler du 17 au 25 juin prochain au Congo Brazzaville. Une​ idée sur les boxeurs Togolais qui vont défendre les couleurs du drapeau togolais à cette grande compétition ?

Aucun boxeur togolais selon mais informations pour le moment. Vous savez, Bayor a sûrement fait appel à ses boxeurs des pays voisins comme il sait toujours le faire pour les jeux olympiques passé au Congo dont j’ai parlé avant. Les dirigeants de clubs, les entraîneurs et certains boxeurs que j’ai rencontré en début de semaine n’étaient pas informé d’une telle compétition. Sûrement que le Togo serait de nouveau officieusement représenté comme toujours.

Votre mot de fin.

Je souhaite du courage à tous les pugilistes togolais qui peinent à croiser les gants dans les rings. Un nouveau jour s’ouvrira bientôt pour eux afin de voir leur rêve se réaliser. La persévérance n’exclut pas la réussite.
Aux autorités Togolaises, je lance un appel pressant pour sortir la FETOBOX de cette crise car les pugilistes ont besoin de porter haut le drapeau togolais dans les compétitions sportives de Boxe internationales​.
À votre journal, je souhaite longue vie et surtout beaucoup de santé à vos rédacteurs. Merci

Interview réalisée par la Rédaction

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