L'édition 2014 du New York ForumAfrica (23-25 mai) à Libreville au Gabon, placée sous le thème de « La transformation d’un continent », a été précédée par un sommet du citoyen africain à l’intention des jeunes. Présenté comme l’innovation de cette année, il a ouvert ce grand événement initié et patronné par l'homme d'affaires franco-marocain Richard Attias en partenariat avec la présidence gabonaise. Près de 400 jeunes de moins de 30 ans ont ainsi participé à une série de tables rondes et de discussions avec, entre autres, le président Ali Bongo du Gabon, Paul Kagamé du Rwanda et Catherine Samba-Panza de la République Centrafricaine, ainsi que des personnalités politiques, économiques et culturelles. Les discussions ont porté sur les défis, les espoirs et les expériences qu’ils rencontrent.
Ce « Sommet portera essentiellement sur les résultats de la première étude panafricaine consacrée aux jeunes et révèlera la vision et le vécu de la génération Y à l’égard des systèmes éducatifs, de l’offre de formation professionnelle et du soutien apporté aux jeunes entrepreneurs sur le continent », indiquait Richard Attias lors d'une conférence de presse avant le début du forum. En effet, une étude réalisée par le Fonds « Train My Generation » et menée en ligne auprès de 5000 jeunes africains, dont 85% ont entre 16 et 26 ans, de 42 pays du continent a été dévoilée à l'ouverture de ce sommet citoyen pour présenter les véritables attentes de ceux qui constituent plus de 40% de la population africaine.
Les résultats de cette étude communiqués en temps réel aux chefs d’États et membres de gouvernements africains et étrangers présents, ont été sans appel : les jeunes africains attendent de leurs gouvernements plus d'implication et d'efficacité dans la facilitation de leur parcours d'études et d'accès à l'emploi. Ils ont ainsi mis le doigt sur l’absence de débouchées dans les pays africains, les politiques en déphasage complet avec les préoccupations des jeunes et surtout le manque de confiance en l’avenir, et ce même s'ils restent optimistes. Le sondage révèle que près de 90% de ces jeunes pensent que leur niveau de vie sera meilleur que celui de leur famille. Pour autant, il montre aussi que 30% d'entres eux s’inquiètent du taux de chômage qui ne cesse de grimper ainsi que le coût de la vie qui est également un élément préoccupant pour 17% des jeunes africains. Ainsi, plus de 50% disent avoir rencontré « des difficultés » voire de « grandes difficultés » pour accéder au marché du travail.
Rien de surprenant donc à ce que 75% d'entre eux soient attirés par l’entreprenariat et affirment « avoir envie de monter leur propre affaire ». Cependant, la vie n'est pas toute rose non plus pour les jeunes entrepreneurs puisque 56% évoquent des difficultés pour accéder aux financements lorsqu’ils se lancent. La plupart attestent même avoir fait appel à des circuits informels – famille, amis, épargne personnelle – pour constituer un capital de départ. C’est la raison pour laquelle seuls 12% des répondants ont qualifié le gouvernement de «utile» ou «très utile» au moment de lancer une affaire. Enfin, pour ce qui est de la préférence de vivre en Afrique, cela n'attire que 3% des répondants qui se voient cependant vivre dans un autre pays africain que le leur. Ainsi, l'Afrique du Sud fait partie des pays qui attirent le plus (21%), suivie par le Ghana (9%), le Gabon (8%), le Maroc (7%) et le Kenya (6%).
Après ces résultats divulgués aux présidents africains présents à cette 3e édition du New York Forum Africa, reste à savoir si ces derniers ont bien pris en compte les doléances de ces jeunes.
Source : www.afriqueexpansion.com
Casier numéro 83 (Maison de la presse)
42, rue Atimé, Tokoin-Gbadago, Lomé - Togo.
Tél.: 0022893643812, 004915217480731
Email: redaction@golfenews.info