Les peuples Éwé du Grand Lomé s’unissent pour une fête traditionnelle commune dénommée « Dunenyo Zã ».

Le ton de la grande fête des retrouvailles entre les natifs du Grand Lomé a été donné le jeudi 10 août dernier dans les différentes chefferies traditionnelles des cantons de Bè, Aflao et Agoè par des cérémonies de Libation (Sikodé).

Les natifs des trois communautés se sont retrouvés le samedi 12 août à Bè-Klikamé non loin de la place publique pour le reboisement de la bordure d’une nouvelle rue dénommée « Dunenyo Zã » avec plus de 500 plants.

« Cette cérémonie première du genre est une occasion pour nous d’exprimer notre union », a déclaré le chef quartier de Bè-Klikamé, Togbé Jean Mama Awalégbédji avant de rassurer que « les instructions fermes ont été données au Comité de Développement du Quartier pour l’entretien et le suivi de ces nouveaux plants, synonyme de notre union ».

Messe d’action de grâce

Des messes catholique et protestante ont été dites le dimanche 13 août respectivement à l’église St Augustin d’Amoutiévé et à la paroisse protestante de Bè Dangbuipé pour remercier le Seigneur pour la bonne tenue de cette fête.

Un sport de masse a réuni tôt dans la matinée du mardi 15 août les natifs du Grand Lomé devant le palais du chef canton de Bè. La course a chuté au centre communautaire de Bè après que les participants aient parcouru les artères du canton de Bè et Amoutiévé.
« L’ homme a besoin du sport pour se maintenir en bonne santé. Nous avons courru ce matin pour retrouver une santé de fer pour le bon déroulement de notre fête » a laissé entendre le président du comité d’organisation Koffi Léo Dantsé.

Conférence-débat

Quant à la soirée, elle a été consacrée à une conférence-débat regroupant les trois communautés et le conseil fédéral autour du thème général de Dunenyo Zã « Culture et Traditions face aux enjeux du développement durable ». Elle a été animée par le professeur de philosophie à l’Université de Lomé, Kuakuvi Magloire.

En abordant le thème retenu pour cette première édition, le Pr Magloire a levé l’équivoque entre la « culture » et « le culte ».
« Le développement durable demande que l’on tienne compte de l’environnement immédiat dans lequel nous vivons » a laissé entendre l’orateur avant de rappeler que « la culture est une relation de l’Homme face à la nature alors que le culte est une vénération de l’objet animal ».

La sous-commission culture pilotée par Akuété Kougblénou a profité de l’occasion pour présenter son ouvrage baptisé « Origines et traditions des communautés Bè, Agoènyivé et Aflao ».
La journée du jeudi 17 août a été l’occasion pour les organisateurs de Dunenyo de procéder conjointement avec l’Oadel à l’ouverture officielle de la foire alimentaire traditionnelle dans le jardin du centre communautaire de Bè.

Dans la soirée du jeudi 17 août,une foule immense était réunie sous l’arbre à palabre en Éwé autour du thème « Si l’histoire des Éwé m’était contée ». Des débats entrecoupés de contes,devinettes et proverbes ont meublé cette séance.

Une retraite aux flambeaux dans la communauté Bè aura lieu le vendredi 18 août pour célébrer la veillée de Dunenyo Zã.

Maurice